Pascal Smet est le nouveau ministre de l'éducation de la Flandre. Il est aussi le parrain de la campagne lancée par l'aile flamande de la Croix-Rouge belge pour inciter ses concitoyens à donner leur sang. Enfin, Pascal Smet est homosexuel. Son récent coming out, fin août dans un magazine néerlandophone, lui vaut une interdiction de montrer l'exemple en donnant lui-même son sang. Ce paradoxe a été révélé mercredi par une association flamande de défense des droits des homosexuels, Cavaria.
Devant la polémique naissante, la ministre de la santé, la socialiste francophone Laurette Onkelinx, a expliqué jeudi à la radio que les "pratiques à risque, comme la multiplication des partenaires, posaient problème", et que ces pratiques étaient plus courantes dans la population homosexuelle que dans la population hétérosexuelle.
"Contrairement à ce que la ministre de la santé a déclaré, le questionnaire que doit remplir chaque donneur mentionne clairement que les 'hommes ayant eu des rapports sexuels avec d'autres hommes' sont systématiquement écartés du don de sang", a réagi Ecolo, le parti Vert . "Il faut exclure du don de sang toute personne, hétérosexuelle ou homosexuelle, adoptant des comportements représentant un risque pour le receveur, sans stigmatiser d'emblée un groupe entier de donneurs sur base de leurs comportements sexuels présumés", ajoute Ecolo.
Mme Onkelinx est "prête à reprendre la discussion avec la Croix-Rouge, les experts médicaux et le milieu associatif, pour trouver une solution moins 'discriminante'", a finalement indiqué sa porte-parole, Annaïk De Voghel. "Il serait peut-être aussi utile de chercher une position commune au niveau européen", a-t-elle ajouté en soulignant que la grande majorité des pays de l'Union européenne – y compris la France – interdisent aux homosexuels masculins de donner leur sang.
Source : lemonde.fr