Ca sent mauvais Chez Têtu :(

Je trouve certaines conïncidences étranges.... et certains faits très déplorables pour l'ouverture d'esprits et pour l'avenir LGBT....
Tetu même s'il était très masculin ,
il n'en restait pas moins un des piliers de la presse LGBT francaise....
enfin voilà les dernières nouvelles... pas franchement optimiste....

Citation :

Licenciements, tentative de suicide: Têtu en pleine crise
Par Augustin Scalbert 02/08/2007

Six licenciements en trois mois, une visite de la médecine du travail, une tentative de suicide dans les locaux la semaine dernière, une nouvelle formule qui ne provoque pas le frémissement des ventes attendu... Têtu, le mensuel des gays et des lesbiennes, va mal.

La plupart des licenciés étaient des figures "historiques" du journal, fondé en 1995 autour du mécène Pierre Bergé. Quatre autres personnes avaient déjà été renvoyées en 2006. Alerté par un lecteur, Rue89 a pu joindre ou rencontrer quatre des six derniers licenciés, qui souhaitent garder l'anonymat.

Ils dénoncent unanimement l'ambiance "délétère" qui règne dans le journal. En cause, selon eux: le directeur de la rédaction, Thomas Doustaly, dont le comportement est jugé "autocratique", "injuste", "autoritaire", "humiliant", "méprisant", "irrationnel". Le terme de "harcèlement moral" est lâché. Têtu "a connu le succès en grande partie grâce à Thomas Doustaly, c'est évident", reconnaissent tous les licenciés. "Mais depuis le n°100, en 2005, c'est n'importe quoi."

"On a été forts pour garder tout ça en famille. Maintenant, ça ne peut plus continuer." Le "maintenant" fait allusion à la tentative de suicide d'un employé administratif, lundi 23 juillet, dans les locaux du magazine. Les secours sont intervenus devant une équipe catastrophée, et le salarié s'en est tiré. L'intéressé explique son geste par le comportement de son supérieur hiérarchique direct, mais pour les autres, le mal est là: "Quand il y a une ambiance délétère à la rédaction, ça se diffuse partout", juge l'un d'eux. "A Têtu, les gens ne sont même plus conscients de la violence ambiante", assène un autre. Pour Norbert Pochon, le directeur exécutif du journal, ce salarié était "loin de la crise". "Je préfère une tentative ratée sur le lieu de travail à une tentative réussie sous le métro", ajoute-t-il.

"Fortes disparités salariales"

Au début de l'année, un médecin et un psychologue du travail s'étaient rendus dans les locaux de Têtu, alertés par les témoignages concordants de salariés lors de visites de routine. "Depuis que Thomas est rentré, il y a toujours au moins une personne en arrêt maladie", relate un des licenciés. Le directeur de la rédaction a connu des problèmes de santé, qui l'ont conduit à s'absenter pendant de longues périodes. Jusqu'à trois mois, l'hiver dernier. Ces problèmes sont justement la cause de son comportement irascible, selon les autres.

Thomas Doustaly répond point par point à ces accusations. "Tout cela m'afflige et me consterne", dit-il. "Quand j'étais malade, certains (pas tous) étaient contents, ça leur a permis de créer des baronnies, des chapelles. Le jour de mon retour, le rédacteur en chef se met en arrêt pour dépression, suivi ensuite d'un adjoint." Pour lui, il est clair que le rédacteur en chef "voulait (sa) place". "On a trop bien payé des gens qui s'accrochaient à leur poste", dit-il. Les ex-collaborateurs de Têtu parlent justement de "trop fortes disparités salariales", de "petits salaires vraiement petits, de gros salaires vraiment gros", en accusant Thomas Doustaly de "s'être augmenté" récemment pour parvenir à un salaire de "12000€ bruts mensuels". Le directeur de la rédaction conteste et produit sa fiche de paye: un salaire de 10000€ avec une prime de 1261,85€, soit... un peu plus de 11000€. Il montre aussi celle d'un journaliste en CDI depuis un mois: 2500€ bruts. Mais tous ne sont pas aussi bien lotis: les secrétaires de rédaction pigistes, par exemple, émargeraient à 80€ bruts par jour, selon plusieurs témoignages.

"Moi aussi, j'ai été harcelé"

"Je comprends les petits patrons de droite qui font trimer leurs salariés en les payant mal, car quand vous laissez les gens travailler à leur rythme en les payant bien, ils vous crachent à la figure. La plupart d'entre eux ne sont pas tout à fait indispensables à notre métier", ajoute Thomas Doustaly. "Moi aussi, je considère que j'ai été harcelé moralement. Ils avaient un culte de la personnalité vis-à-vis de moi, et quand j'ai eu ces ennuis de santé, qui ne sont pas terminés, ils sont passés brusquement à une période de calcul, de peur pour leur job et l'avenir du journal."

Les autres l'accusent aussi d'avoir mal accueilli l'élection de délégués du personnel (DP). "Les DP, ça a servi à ce que les gens se protègent d'éventuels licenciements, en détournant la fonction vers des ordres du jour délirants. Mais il y aura des élections en octobre, il y a des candidats." Renseignements pris, la candidate du collège journalistes ne souhaite plus se présenter, puisque son alter ego chez les administratifs est l'auteur de la tentative évoquée plus haut.

Au fond, pour Thomas Doustaly, la crise qui a éclaté entre ces ex-amis qui sortaient ensemble "tous les week-ends" est due à une divergence sur la réponse à apporter à une question fondamentale: "Qu'est-ce qu'on a à dire dans les pages de Têtu, maintenant qu'on ne sera plus portés par des sujets comme le Pacs? Ils n'avaient pas de réponse. Leur seule contribution, ça a été de négocier leur prime de départ."

"C'est le début de la fin", dit un des licenciés. Doustaly, lui, se dit "très raisonnablement optimiste" pour l'avenir du titre, qui aurait perdu 1,2 million d'euros en 2006 selon un des ex-salariés, et dont les ventes stagnent autour des 50000 exemplaires, malgré la nouvelle formule. Quant à Pierre Bergé, il répète qu'il ne fera pas "Têtu sans Thomas". "J'attends les résultats de la nouvelle formule et de la nouvelle équipe que Thomas met en place", dit l'actionnaire majoritaire, qui a "l'habitude de ne pas intervenir" dans les affaires de Têtu.

ah lala l'argent, l'argent et ..le monde du travail c'est pas cool pour le mag mais, ça permet d'ouvrir les yeux et de voir que, dans tous les milieux, le notre compris, les gens sont tous les mêmes!

oui apparemment c'est une histoire de frics et de pouvoir , aucune différence avec le monde hétéro , de ce côté là nous sommes égaux malheureusement BISOUS

Ouh la la, pas génial tout ça ! Comme dit Yoshi, même si Têtu est surtout masculin, c'est un pilier historique de la presse LGBT, et sa disparition créerait un vide certain.
Maintenant, il y a deux problèmes dans cette histoire, l'ambiance au sein de la redaction, et les ventes qui ne sont pas aussi élevées qu'espéré (donc, je pense, le contenu du magazine).
Pour le premier, malheureusement, homo ou hétéro, quand les histoires d'argent, d'égo et de lutte de pouvoir s'en mêlent, il n'y a pas de différences entre les individus. Chez nous aussi la solidarité a ses limites, force est de le constater... Mais ce serait dommage que ces problèmes précipitent le mag dans sa chute!
Pour ce qui est du contenu, je serais bien en peine de juger, car je lis assez peu Têtu, et pas régulièrement, parce qu'il est très masculin, et assez "parisien" , je trouve.
Mais j'apprécie les pages d'infos, et les pages santé. Quant à la place accordée aux filles... Eh bah elle est mince, et les pages "Têtue"... bah elles ont le mérite d'exister, mais ça reste un peu lég' en quantité. Mais bon, il y a La Dixième Muse et Lesbia.

Franchement têtu c'est quoi ? du tf1 homo dans la section divertissement.

C'est un magazine de mode, de Q, quelques fois, un bon article, mais bon ces articles là, on peut les retrouver ailleurs.

je ne pense pas que ce soit un probleme de contenu, mais plutôt de symbole, car malgré tout c'est le seul magasine LGBT qui a une vraie visibilité, avec des affiches dans les rues..et ce n'est pas rien..je n'ai jamais vu lesbia ou la 10e muse sur les murs chez mon libraire, et très peu dans les rayons..et pour les femmes ou les mecs, Têtu est aussi le 1er magazine que l'on achète quand on se découvre homo et qu'on a besoin de se documenter sur la question...maintenant rien n'empêche effectivement de créer un nouveau mag!

Oui parce que si on lit têtu après s'être découvert, je vois pas en quoi ça peut être utile à part voir les côtés les plus mis en valeur de l'"homosexualité" et source de préjugés.

C'est vrai que les affichettes de TETU sont souvent mise en place au moment des parutions sur des panneaux d'affichage à l'exterieur des magasins de presse... par contre j'ai souvent constaté que dans beaucoup de ces points de vente... le magazine n'est pas en vente. J'ai questionné plusieurs magasins et les réponses sont étonnantes : c'est quoi ? ça se vend pas ici (avec une expression sans équivoque...). A l'un d'eux à qui je faisais la remarque qu'il y'avait des affichettes à l'exterieur, il m'a été repondu : les affichages sont fait par un prestataire des messageries... mais moi je vend pas ça ! Alors les garçons avez vous déja connu ce genre d'experience ?

Oui cela m'est déjà arrivé (meme si je suis une fille ) à St Vincent... no comment. Par contre dans mon quartier je le trouve assez facilement, bon il y a quelques années il était au rayon porno, maintenant il est descendu avec les magazines de société, héhéhé.

Et Zenani, il semble que tu ne soit pas fan de Têtu et c'est le moins que je puisse dire au vue de ton ouverture de dialogue sur le sujet... moi je dirai qu'ils ont le mérite d'exister, et d'avoir été présent, de plus le têtu + est quand même un bon moyen d'info et de prevention pour les jeunes et les autres, vis à vis des MST...
Mais bon c'est que mon humble avis populaire...

moi je me souviens au début que j'ai compris quelle était réellement mon orientation sexuelle, je n'avais pas internet, pas d'amis homos, et pas de livres autres que le dico pour m'expliquer un peu dans quel monde je vivais...alors je suis tombée sur une affiche, qui m'a amenée à chercher dans toute la ville une librairie qui vendait Têtu..j'ai trouvé et je l'ai acheté à chaque fois que je pouvais insatiable d'informations sur les sorties, les gens qui vivaient leur homosexualité en plein jour, sans honte comme j'avais tendance à l'imaginer...j'ai appris aussi qu'il existait des quartiers, des assos, des films brefs...j'ai découvert grâce à Têtu qu'il existait une culture homosexuelle importante, qu'il suffisait de s'adresser aux bons endroits...
Plus tard, je l'ai moins acheté (sauf quelques numeros speciaux) parce que trop mec, trop parisien, mais, j'avais les moyens de faire la fine bouche puisque j'avais tout le reste..j'ai par contre rencontré des jeunes, qui regardaient Têtu en cachette dans les librairies, et même un jeune homme qui m'a demandé de l'acheter pour lui car il admirait mon assurance devant le vendeur acariatre ...et cela m'a rappelé ma propre situation; finalement chez beaucoup de jeunes, acheter le Têtu ouvertement est un geste de coming out et de courage.
Et comme Yoshi, j'ai vu avec satisfaction que dans la plupart des librairies, il est passé du rayon porno au rayon société, et parfois même en vitrine...ce n'est pas grand chose mais ça fait chaud au coeur.
Au passage, une petite anecdote, quand j'ai fait mon coming out auprès de mes parents, j'achetais le Têtu à l'autre bout de la ville; ma mère qui était commerçante, ma demandé pourquoi je ne l'achetais pas chez son voisin le libraire, je lui ai expliqué que celui ci avait fait le choix de ne pas le vendre...Elle m'a répondu que ce n'etait pas normal, et a demandé à ce libraire de le vendre sur le champ..la semaine d'après, elle me ramenait un Têtu de chez lui, triomphante...et tous les mois le libraire était au petits soins pour mon Têtu

Par contre j'ai cherché longtemps d'autres magazines plus filles, en vain ...Lesbia ets particulièrement imbuvable, et la 10e Muse n'apporte rien de plus que des potins de la commère...
Enfin c'est mon avis

Têtu est pour moi un mag commercial, ni plus ni moins. Peut-être aide-t-il des jeunes en quête de découvertes, mais il est insatisfaisant comme vous l'avez dit, "après on ne l'achète plus" ou "moins". C'est parce que c'est un des seul à être présent à peu près partout.

C'est pas parce que "c'est un des seuls" que je vais dire super têtu faut qu'il existe. NON, Têtu, ça ne me représente pas. La culture, les discussions touchant aux sciences (sociologie, philosophie) ayant rapport aux diversités d'orientations - que dalle ou presque - ; quand on va sur le site : faits divers souvent. C'est ce que je redis : TF1 ou Têtu, du pareil au même.

Je défendrais pas têtu, mais plutôt la création d'autres mag, plus complets, plus sérieux, plus culturels, plus intellectuels.

zuki76 a écrit:

moi je me souviens au début que j'ai compris quelle était réellement mon orientation sexuelle, je n'avais pas internet, pas d'amis homos, et pas de livres autres que le dico pour m'expliquer un peu dans quel monde je vivais...alors je suis tombée sur une affiche, qui m'a amenée à chercher dans toute la ville une librairie qui vendait Têtu..j'ai trouvé et je l'ai acheté à chaque fois que je pouvais insatiable d'informations sur les sorties, les gens qui vivaient leur homosexualité en plein jour, sans honte comme j'avais tendance à l'imaginer...j'ai appris aussi qu'il existait des quartiers, des assos, des films brefs...j'ai découvert grâce à Têtu qu'il existait une culture homosexuelle importante, qu'il suffisait de s'adresser aux bons endroits...

Tu m'as ôté les mots de la bouche (enfin... du clavier, plutôt), et comme beaucoup,j'aurais pu écrire la même chose, à quelques détails près (je connaissais Têtu avant de comprendre qui j'étais, et je n'ai eu aucun mal à le trouver, par exemple).
Et même s'il est très insatisfaisant, rien que pour ce rôle qu'il joue, a pû jouer dans la vie de tant d'entre nous (c'est sans doute moins vrai aujourd'hui à l'heure d'internet, encore que tout le monde n'y a pas facilement accès), je trouve quand même que ce serait dommage qu'il disparaisse...
Ce qui ne m'empêche pas, au contraire, de souhaiter la création d'autres mag "plus complets, plus sérieux, plus culturels, plus intellectuels", pour reprendre tes mots, Zenani...
C'est vrai que "après on ne l'achête plus", et si la crise que le magazine traverse pouvait amener la rédaction à se remettre en cause et à modifier l'orientation du magazine, j'en serais contente.
Moi non plus le contenu actuel ne me satisfait pas, ne me représente pas (sans aller jusqu'à dire que TF1 et Têtu, c'est pareil, il y a encore une marge, je trouve), mais je ne suis pas prête à le voir disparaître...

Citation :

chez beaucoup de jeunes, acheter le Têtu ouvertement est un geste de coming out et de courage.

C'est vrai que, pour ne prendre que mon petit cas personnel, je pense que je me souviendrai longtemps du jour où j'ai enfin osé l'acheter, du moment où je me suis présentée devant le vendeur avec le magazine (caché entre deux autres) dans une main, l'argent préparé à l'avance dans l'autre, les deux tout aussi tremblantes... Et de la satisfaction ressentie en ressortant du magasin avec le magazine dans mon sac à dos....

Citation :

Au passage, une petite anecdote, quand j'ai fait mon coming out auprès de mes parents, j'achetais le Têtu à l'autre bout de la ville; ma mère qui était commerçante, ma demandé pourquoi je ne l'achetais pas chez son voisin le libraire, je lui ai expliqué que celui ci avait fait le choix de ne pas le vendre...Elle m'a répondu que ce n'etait pas normal, et a demandé à ce libraire de le vendre sur le champ..la semaine d'après, elle me ramenait un Têtu de chez lui, triomphante...et tous les mois le libraire était au petits soins pour mon Têtu

Jolie anecdote, qui me rappelle qu'il faudra que j'ai un jour le courage de de faire remarquer au libraire à côté de chez mes parents que Têtu n'a rien à faire au rayon porno (c'est pas grand chose, c'est vrai, mais symboliquement, c'est important, et même si c'est de plus en plus rare, c'est encore le cas chez nombre de marchands de journaux).

Et c'est vrai que côté mag plus "filles", c'est pas top top. Je trouve aussi Lesbia particulièrement illisible (j'ai dû l'acheter une fois ou deux, à tout casser), et je lis encore La 10ème Muse à défaut d'autre chose, mais c'est vrai que c'est très léger niveau contenu (et côté "potins de la commère", le dernier numéro a fait tràs tràs fort, je sais que c'est l'été, mais quand même!).
Finalement, heureusement qu'il y a Internet....